1. La jupe piquée, qu’elle soit provençale ou languedocienne ,est composée :
   

2.     à l’endroit, d’une étoffe généralement en coton indiénné (milieu villageois ou populaire)
   

3.         ou en soie (milieu aisé) .
   

4.     à l’envers, d’une étoffe à dessins et couleurs plus ordinaires , parfois en coton indienné .
   

5. Le piquage forme le plus souvent des losanges à angles droits de 2 cm ½ de coté, faits de petits points avant, et couvrant soit la partie haute du jupon soit la totalité.
   

6. 
   

7. Les couvertures en piqué (ou matelassées) ont des motifs piqués de dimension plus grande et ne peuvent pas servir pour confectionner des jupes piquées. Il n’est cependant pas rare de trouver, à l’inverse, des couvertures confectionnées, elles, grâce au tissu d’une jupe piquée démontée. Lorsque la jupe était composée de 3 lais, on utilisait souvent seulement 2 des 3 lais  et il est malheureusement impossible alors de revenir en arrière et de remonter ces jupes faute de tissu.
   (Dans la plupart des cas le 3ème lai était utilisé à part en couverture ou enveloppe pour le bébé ou démonté ou jeté quand il s’agissait d’un morceau trop usé de l’ex-jupe).
   

8. La différence essentielle entre la jupe piquée de Provence et la jupe piquée du Languedoc se trouve dans le bas de la jupe :
   

9.    En Provence, le bas de la jupe est souligné par une bande de 10 à 12 cm de hauteur constituée de lignes horizontales distantes de 1cm environ les unes des autres .
   

10.    En Languedoc, lorsque ces bandes horizontales existent, c'est souvent sur moins de 5 cm mais généralement le bas de la jupe languedocienne ne possède pas cette bande à motifs horizontaux. Il est composé soit du même piqué que le reste de la jupe soit d’une bande plus ou moins large avec des motifs différents (généralement des motifs géométriques, floraux ou plus recherchés encore). Parfois, ce sont de véritables ornements soit en piqué soit dessiné à l’aiguille tout comme le boutis.
    

11. Ces jupes piquées languedociennes, peu connues des marchands, ont été souvent mise à l’écart car peu vendables en Provence et, en fouinant bien, on peut encore en trouver dans les fonds de brocante .
    

12. Le musée d’Agde possède un véritable trésor acquis il y a bien des années, une collection unique de jupes piquées languedociennes véritable témoin de cet élément de notre costume si prisé en Provence et si méconnu et méprisé en Languedoc.
    

Languedoc
jupon piqué en soie (XVIIIe)